« A 43 ans, Jean-Guillaume de Giacinto redonne, depuis plus de deux ans, vie à la propriété familiale de l’entre-deux-mers. Nées de son vignoble en conversion à l’agriculture biologique, ses quatre premières cuvées rouges en appellation bordeaux ont vu le jour sur le millésime 2021, dans un style sur la buvabilité participant du renouveau bordelais. Découverte.
L’idée de reprendre à son compte les vignes familiales trottait dans l’esprit de Jean-Guillaume de Giacinto de longue date. Ce sont ses grands parents, débarqués de leur Vénétie natale dans les années 1930, qui ont acquis en 1959 ces terres situées à Les Esseintes, entre Langon et La Réole. Au départ axés sur la polyculture, ils ont implanté une quinzaine d’hectares de vignes à la fin des années 1960. Après 60 ans en fermage, ni le père ni le grand-père de l’actuel exploitant ne souhaitant embrasser la vocation viticole, ce n’est qu’au premier jour de 2021 que le domaine a retrouvé une direction familiale avec le retour de Jean-Guillaume de Giacinto. Entre une certification en agriculture biologique effective en 2023, le choix de proposer des vins frais et fruités accessibles dès leur prime jeunesse et un packaging moderne, le néo-vigneron ne manque ni de motivation ni d’idées pour inscrire ce domaine de 25 hectares, surplombant la vallée du Dropt, dans son temps.
Pour ne pas trébucher
Si dès le départ l’envie était bien là, Jean-Guillaume de Giacinto prend le temps de se doter des armes nécessaires pour se lancer sereinement en solo. Déjà diplômé d’un BTSA technico-commercial boissons vins et spiritueux, il maîtrise à la perfection la partie commerciale, mise en pratique neuf ans durant au sein de Cash Vin, puis lors du déploiement de l’enseigne Dock du vin. Celui qui confie avoir « toujours été impressionné par le travail des vignerons, découvert notamment au fil de ses différents voyages professionnels » saisit la balle au bond lorsque le fermier du Domaine Le Trébuchet annonce son départ fin 2020. Pour se sécuriser sur les parties production, gestion et juridique, « sur lesquelles je n’étais pas à l’aise », avoue-t-il, il suit un Mastère spécialisé en management des domaines viticoles à Bordeaux Sciences Agro. « Une expérience géniale pour étudier la faisabilité de la reprise de ce vignoble »…